Hamza sème des graines de champions (20/04/2016)

 

Il y a  5 ans, une pernicieuse blessure à l’œil le contraignait à mettre un terme, prématurément, à sa carrière de boxeur professionnel. Néanmoins, Issa Hamza, premier représentant Camerounais champion du monde de boxe anglaise, n’a pas pour autant tourné le dos au monde du noble art. Bien au contraire. Viscéralement attaché au ring, il a décidé de créer une association, « Hamza Graines de boxeurs Golden boys », qui œuvre à Paris, dans le XVIIIème arrondissement, et qui devrait prochainement s’établir au Cameroun, sous la forme d’une académie.

 

Issa, on vous a un peu perdu de vue depuis l’arrêt de votre carrière…

Oui, il a fallu digérer cette étape de ma vie et réfléchir à ce que j’allais faire. Je n’étais pas forcément préparé à stopper ma carrière de sportif aussi brusquement. Il a fallu s’organiser et trouver le bon chemin à suivre.

 

D’où l’idée de créer "Hamza Graines de boxeurs" ?

La boxe, c’est toute ma vie. J’ai commencé très tôt au Cameroun à Douala. J’ai gravi les échelons au fil des saisons. La boxe m’a procuré mes plus belles émotions et m’a permis de réaliser des choses incroyables. Alors j’ai décidé de créer cette association pour transmettre mon expérience, et aussi pour redonner un peu de ce que ce sport m’a tant donné.

 

Parlez-nous un peu de cette association.

D’abord, j’ai commencé par préparer mes diplômes d’entraîneur. D’ailleurs, d’ici l’été je serai diplômé s’il plaît à Dieu. Ensuite, habitant maintenant à Paris, j’ai décidé de créer cette association dans le XVIII ème arrondissement, afin d’apporter aux jeunes un point d’ancrage. L’association a vu le jour en 2013. A raison de 5 entrainements par semaines, j’ai pu fidéliser les jeunes du quartier. L’objectif de l’association n’est pas de sortir des futurs cracks mais d’aider les jeunes dans leurs vies au quotidien.

Le volet social est-il primordial ?

Oui,voilà. Dans de nombreux pays la boxe anglaise a fait ses preuves comme outil pédagogique dans les quartiers difficiles. C’est un sport qui impose le respect et qui exige d’énormes  qualités mentales. Vous avez en France l’académie Tiozzo qui marche bien et qui s’est imposée dans le paysage social de nombreuses grandes villes. Nous travaillons de concert avec la mairie du XVIIIème, qui s’est montrée extrêmement sensible et réceptive au projet proposé.

 

Tu as su t’entourer de parrains prestigieux, non ?

Oui (rires), c’est vrai Samuel Eto’o, le légendaire 9, a accepté de parrainer l’association, même s’il est énormément pris. Il y a aussi Hassan N’dam, qui est un formidable champion et surtout un homme de cœur. C’est une grande fierté de pouvoir avoir de tels champions dans l’association. Cela constitue aussi un gage de sérieux, au-delà de l’image qu’ils véhiculent.

On évoque une académie au Cameroun…

C’est vrai. Le projet avance. J’ai eu la chance de disputer 3 championnats du monde au Cameroun, grâce au concours très précieux de la République. Sans l’intervention des plus hautes instances du pays, je n’aurais jamais pu concrétiser ces rêves. Aujourd’hui, je souhaite apporter ma contribution à la jeunesse camerounaise en me mettant à son service. Nous allons donc ouvrir une académie, toujours à destination des jeunes en difficultés, afin de leur offrir les possibilités d’espérer un avenir meilleur.

 

A quelle date l’académie sera-t-elle opérationnelle?

Plusieurs point restent à finaliser, notamment avec les partenaires privés et publics. Mais d’ici la fin de cette année les choses seront bien engagées.

 

Le ring ne te manque-t-il pas trop ?

Non (rires). Je suis toujours en contact du ring, mais à côté désormais. C’est moi qui tiens la caméra (rires). J’ai eu la chance de combattre au Cameroun pour un titre mondial. Lorsque l’on a réalisé ce rêve, on peut se retirer tranquille.

 

Un dernier mot ?

Je souhaite bonne chance à mon pote Hassan (ndlr N’dam) pour ses prochains combats, car 2016 est une année charnière pour lui. En espérant le voir sur un ring au pays prochainement. Je remercie Dieu au quotidien pour tout ce qu’il m’a apporté dans ma vie, c’est le plus important. Avoir la foi.


Propos recueillis par Atango


Photorama

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